Les Ours au féminin - Trilogie

Épisode I : Nos Cheerleaders

@ Éric Gutierrez

« Donnez-moi un O… un U… un R… un S…

… OUUUUUUUUUURS ! »

 

Les Ours de Toulouse sont connus pour leur équipe de Football Américain, mais comme le dit l'adage : "Derrière chaque grand homme, il y a une femme…" et derrière nos sportifs adorés il y a toute une équipe de cheers qui sont là pour les supporter et les motiver. 


Le cheerleading, sport trop peu connu, est une discipline fascinante pour qui veut bien s'y attarder. En France nous connaissons bien les athlètes de ce sport sous le nom de Pom-Pom girls et nous sommes loin de l'image de jeunes filles aux couettes qui agitent des pompoms multicolores et scandent des propos inaudibles, que nous pourrions avoir...

                    
C’est au Pays de l’oncle Sam, j’ai cité les USA, que la toute 1ère équipe de cheerleaders a vu le jour. Elle était composée uniquement d’hommes. En 1898, un groupe de supporters marmonnant des slogans a commencé à voir le jour, puis c’est devenu une mode et ce n’est qu’en 1923 que les femmes se sont impliquées dans le cheers.
À partir des années 1980 le sport s’est développé au point d’avoir des équipes de cheers indépendantes, non liées à des Écoles ou des équipes sportives en faisant une discipline à part entière. En France, en revanche ce n’est qu’à partir de 2006 qu’elle devient un sport reconnu après avoir eu de nombreux essais dans les équipes de Football Américain, Basket Ball et même au célèbre Football Club : le PSG.

 

À Toulouse, c’est au sein des Ours que l’équipe de Cheers se présente. Aida, la headcoach est responsable du cheerleading, elle fait le lien entre les sections et le bureau. Line et Elsa, à ses côtés dirigent avec une main habile ces jeunes filles. Le cheers est un sport pour tout âge… La plus jeune a 10 ans et les plus âgées 29, la moyenne d’âge des filles est à 19 ans cette année.

 


@ Éric Gutierrez
@ Éric Gutierrez
@ Éric Gutierrez

 

Lorsque nous passons la porte de leur Salle d'entraînement, ces filles guindées et souriantes nous font l'honneur d'une démonstration. La mécanique est bien rodée : sauts, pas de danses, chants honorifiques à la gloire de l'équipe qu'elles soutiennent... C'est beau et ça donne envie. Les figures montées : Pyramides, jeunes filles portée sur les autres sont assez impressionnantes, presque stressantes pour nos yeux inhabitués. C'est plein de grâce et de chronométrage. Les muscles travaillent, les figures s'enchaînent, on compte au même rythme que les cheers pour comprendre les enchaînements. Bref, c'est captivant. Aïda ne laisse rien passer et ses élèves ont la mine sérieuse et concentrée de celles qui veulent bien faire.

 

«Une bonne cheerleader doit avant tout être motivée, avoir l’esprit d’équipe et être assidue pour ne pas pénaliser l’équipe. Ensuite les personnes qui ont des bases en gym ou en danse ont plus de facilités. Souplesse, force physique et sourire sont de sérieux atouts.» Confie Aida. Et nous le voyons bien, au sommet des pyramides, on a l’impression que tout est simple.

Dans le cheerleading il y a deux disciplines différentes : le cheerleading et le cheerdancing. La seconde s’apparente davantage à de la danse puisqu’elle ne comprend ni tumbling, ni portés/pyramides. Les routines, pour parler des chorégraphies et autres enchaînement, en cheerdance sont plus rapides à créer et apprendre qu’une routine de cheerleading (compter minimum 8/9 séances pour du cheerleading). Pour l’instant, les Ours ne pratiquent que le cheerleading mais puisqu’il reste dangereux de faire une routine sur un terrain autre que dans un gymnase pour les matchs, les filles doivent trouver un compromis entre les deux. S’ajoute à tout cela, l’apprentissage des «cheers & chants» qui sont scandés lors des matchs.             
Par an, ce sont deux, trois chorégraphies qui sont proposées et présentées lors des matchs ou encore lors des compétitions. Cette année les filles comptent bien rapporter leur première médaille à l’équipe lors de la compétition fédérale. Et elles sont bien parties puisqu’elles participeront aux Championnats de France à Dijon le 19 Mai !

Régulièrement, les filles des Ours ont également des demandes pour animer des évènements extérieurs (carnaval de quartier, matchs de rugby, basket, handball, prestations lors de festivals …), il ne serait donc pas étonnant de les y croiser !

 


@ Éric Gutierrez
@ Éric Gutierrez
@ Éric Gutierrez

Les Spécialistes

Aida, headcoach des Cheers de Toulouse, répond aux questions que nous aurions pu nous poser après avoir observé l’entraînement des filles et surtout quant à son histoire personnelle au sein des Ours, et du sport en lui-même.


Pourquoi le Cheerleading ? Qu'est-ce qui t'a plu/t'attire là dedans? Depuis combien de temps en fais-tu ?

Bonjour ! Un jour j’ai croisé une copine, je lui ai demandé où elle allait et elle m’a répondu «À l’entrainement, je suis cheerleader, j’encourage l’équipe de Football Américain» je lui ai répondu «Ah ouais, cool !!! Je peux venir ?» Et… j’ai intégré l’équipe. C’était en 2001. J’ai rencontré Line, autre coach du club, à ce moment là.    
Ce qui m’a plu ? Plusieurs choses : d’abord le mot «cheerleader» signifie «mener les encouragements» : nous sommes là pour encourager les joueurs et amener le public à réagir, le dynamiser. Cet aspect là m’avait déjà convaincu. Les cheers & chants permettent de crier et de se défouler au passage, le tout de manière cadrée biensur. Ensuite j’ai découvert la diversité de la discipline qui allie danse (avec ses mouvements propres), tumbling, sauts, portés/pyramides et la partie préparation physique qui va avec, j’ai adhéré. Ce sport parait ludique mais il est surtout complet. J’ai tout de suite apprécié l’ambiance de l’équipe et l’esprit du club. Autant on soutenait les joueurs, autant ils nous soutenaient aussi.


Depuis combien de temps coaches-tu aux Ours ? Comment en es-tu arrivée là ?

Entre temps notre sport à bien évolué en France, surtout depuis sa reconnaissance en 2003 par la fédération. Line et moi avons commencé à nous former comme coach en 2008. En 2010 nous avons créé notre équipe puis nous sommes revenues chez les Ours avec elle cette année. L’effectif de la section étant en augmentation nous avons décidé avec le bureau de créer deux équipes. L’une accueille les débutantes et assure les animations, l’autre participe à la compétition fédérale et renforce les animations suivant les besoins. Le club compte une quarantaine de cheerleaders.

 


@ Éric Gutierrez
@ Éric Gutierrez
@ Éric Gutierrez

 

N'est-ce pas trop compliqué de diriger une équipe composée de filles? Comment est votre entente ?
Contrairement à ce qu’on pourrait croire non, on est face à de vraies sportives ultra motivées et passionnées. Et comme dans les autres sections des Ours on peut sentir un très bon esprit d’équipe et une bonne cohésion du groupe. Je suis d’ailleurs très contente de cette bonne entente entre les filles car même si d’une année sur l’autre les effectifs changent, cette année c’est presque tout le fonctionnement qui a été bouleversé. Les anciennes filles nous ont très bien accueillies et je les en remercie encore. On espère ne pas rester une équipe féminine trop longtemps, l’objectif est maintenant d’y intégrer des hommes car notre sport est mixte et une présence masculine pourrait davantage nous faire évoluer.

 
Trouves-tu important le rôle des cheers lors des matchs, pour le soutien de l'équipe de foot ?
Oui en effet. Elles font vivre les matchs et rappellent aux joueurs que des gens les suivent et les soutiennent dans les bons moments, comme dans les plus difficiles, et cela peu importe les conditions climatiques. Les cheers sont des Ours. Donc même si elles ne s’entrainent plus directement sur le terrain elles restent leurs premières supportrices. Pour des raisons pratiques elles n’animent officiellement que les matchs sénior à domicile mais il y a toujours des cheerleaders présentes sur les matchs des autres sections. Beaucoup de filles ont leur frère, leur père, leurs amis qui jouent au foot ou au flag. Il en est de même pour les joueurs/joueuses de foot et flag qui se soutiennent entre sections. Les cheerleaders sont aussi soutenues par les autres membres du club et le bureau, qu’elles sont toujours surprises et contente de retrouver lors de leurs prestations extérieures.


Le mot de la Fin ?

Oui : Je finirai sur une phrase qu’une formatrice, Karen Cappiello, nous a apprise et qui est restée comme leitsmotiv : «Le cheer, c’est l’amour !».

 

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@ Éric Gutierrez

Reportage : Julie Cassorla - Crédit photos : Éric Gutierrez