Éric Gutierrez… Profession photographe

Interview…

@ Gilles Motut

Dans un premier temps pour te présenter, pourrais-tu nous présenter ton activité ?
Donc, pour me présenter, tout le monde me connaît sous le nom d’Éric Gutierrez, mais en fait, ce n’est pas mon vrai nom........ Je suis Fantomas !!!
Plus sérieusement, j’ai commencé la photo à l’âge de 20 ans, en même temps que mes voyages autour du monde grâce à mon service militaire dans la Marine nationale (oui, je suis de l’époque ou c’était encore obligatoire) où j’étais affecté sur un bâtiment de surface.
À la vision de mes photos, mon entourage me disait que mes clichés étaient vraiment bons et que je devrais envisager d’approfondir dans cette branche.

C’est ensuite au début de 2008 que j’ai intégré une école de photo sur Paris, en tant que «photographe reporter option retouches numériques». Je souhaitais seulement valider et confirmer mon savoir, approfondir ce métier. De coup, j’ai trouvé cela très intéressant de me frotter un peu à de futurs professionnels autant dans la photo que l’infographie.
Après avoir réussi mes examens, je me suis lancé fin 2010 en tant qu’auto entrepreneur afin d’officialiser ma formation avec comme idée de pourquoi pas, un jour ou l’autre, changer de statut.
Après de gros déboires avec ma société employeuse de l’époque, un sous traitant d’Airbus, j’ai été licencié en 2009. La photo m’a permis de rebondir dans un autre secteur d’activité, pas forcément plus facile de nos jours.
Actuellement, je suis donc à mon compte et mon activité va de la photo de studio, de l’événementiel, du reportage sportif, du reportage en entreprise, de l’associatif, ainsi que photographe pour tous supports de communication web et papier.
 
Comment es-tu entré dans la famille des Ours et du Foot Us ?
Il n’y a pas très longtemps, cela fait à peine 3 ans. À cette époque je faisais pas mal de photos de concert, et plus particulièrement d’un groupe que j’aime beaucoup, JFB' s (pour ne pas le citer). D’ailleurs, un membre de l’équipe senior est chanteur dans ce groupe, je parle bien sur de l’inévitable Matthieu Gimenez (#72) que tout le monde connaît. C’est lors d’un concert que je l’ai abordé et nous en sommes venu à parler de foot US, et avant de rejoindre la scène Matthieu m’a proposé de venir shooter leurs prochains matchs qui se jouaient à Toulouse.
Chose que j’ai faite et j’ai ensuite décidé de diffuser mes photos sur Facebook. Elles ont été partagées de multiples fois. Du coup l’année suivante, le club des Ours désireux de changer sa politique de communication et donc de diffusion d’images, le Président Philippe Palos m’a alors demandé de devenir leur photographe officiel.
Le club m’a offert une licence FFFA non joueur afin que je puisse avoir accès au terrain, aux vestiaires et aux déplacements pour les matchs.
 
Qu’est-ce qui t’a poussé à rester ? Quelles catégories couvres-tu ?
Globalement 4 points majeurs m’ont poussé à rester au club. Tout d’abord, je suis arrivé au club en tant que photographe «non officiel» l’année ou l’équipe senior a été championne de France de D3. Après le titre les joueurs ont organisé un barbecue, auquel j’ai été convié, je suppose, en guise de remerciement pour mon travail. Ça a été une grande soirée où au cours de laquelle j’ai pu discuter avec les joueurs, faire leur connaissance, et bien m’éclater en leurs compagnie. Je me suis donc tou de suite senti à l’aise…
La 2ème est encore plus anecdotique, un modèle désirait faire un shooting photo un peu décalé, et voyant mes photos de foot US, elle m’a demandé si je j'étais intéressé de le faire en tenue de foot US. Ne sachant pas où trouver le matériel, j’ai posté via Facebook une demande de prêt de matériel, et dans les minutes qui ont suivi, j’ai reçu trois réponses positives de seniors (d’ailleurs un grand merci à Matthieu Gimenez, Loïc Boyé et Laurent Vitasse) ainsi j’ai pu honorer la demande et découvrir la solidarité des joueurs.
La 3ème est l’excellente soirée organisée pour le Superbowl 2011, dont je ne garde que de bons souvenirs. Ce qui se passe au De Danu, reste au De Danu, alors je n’en dirais pas plus...
La 4ème est certainement la plus importante, c’est l’esprit de famille qui règne dans le club. Tous m’ont accepté, et même moi qui suis tout de même assez réservé, je me suis senti très vite à l’aise. De plus la photo de sport me plait énormément. Pourquoi aller voir ailleurs ?
Du coup je suis là depuis 3 ans, j’essaie aussi de couvrir toutes les disciplines du club, car pour moi, elles sont toutes autant importantes. Mise à part l’équipé que je suis le plus souvent, dernièrement je suis parti avec les Cheers lors de leurs qualifications au Championnat de France, je me suis là aussi régalé, découvrant à l’occasion de vraies sportives et une discipline un peu trop méconnue. Pour l’instant le parent pauvre de mon travail reste le Flag, mais je compte y remédier très vite lors des prochaines journées de championnat régional.

Je voudrais aussi associer à tout ça, Gilles Motut, un excellent photographe, qui lui aussi, a permis de faire que je reste au club, même si pour des raisons professionnelles, il ne peut être présent à tous les matchs.
 
Techniquement peux-tu nous en dire plus sur les ajustements que tu as dû faire pour photographier du Football ? Quelles différences y a-t-il avec ton travail habituel ?
La photo de foot US qui est sport très rapide, avec de nombreuses phases de mouvement, implique donc des modifications de réglages et de paramètres de notre APN.
À ce jour, je pense avoir trouvé les bons réglages pour faire des photos sympas. Mais pour y arriver, cela implique aussi d’être présent, de connaitre son équipe, ses joueurs, leurs systèmes, de se fidéliser avec un club.
Il y une différence avec mon travail actuel de photographe, on est dans de la photo d’action pure et dure. Quelle que soit la prise de vue, un photographe se doit de faire passer un message, une émotion. De plus depuis quelque temps, je souhaitais apporter un plus dans mes photographies de Foot US, avec l’accord de mon Président, je me suis lancé dans des photos un peu plus «artistiques», avec des photos dans les vestiaires, ou encore sur la sideline, afin d’arriver à prendre des postures, des regards, des situations. Je suis persuadé que ce genre de photos amène un autre regard sur ce sport et ses disciplines, je peux ainsi retrouver dans ces photos, ma passion pour la photographie.

@ Éric Gutierrez

Pour toi quel est ton cliché favori ? Le plus abouti ?
Mon cliché le plus abouti... Je pense que je le ferai demain... ou après demain ! En tout cas, je ne l’ai pas encore fait, mais si j’aime beaucoup celui du Sack de Willy N’Kishi sur le QB des Irons Mask de Cannes lors de la saison 2011-2012. Ce cliché m’a permis de finir 2ème du concours «photographe de l’année 2012» organisé par le site footballamericain.com et la FFFA.
Pour ce concours, nos photos étaient soumises à des yeux d’expert, d’abord ceux des organisateurs, puis ceux d’une sélection de photographes américains travaillant pour les plus grands magazines comme «Sport Illustrated». C’est tout de même une fierté que d’avoir sa photo commentée par des pointures de notre métier et de notre sport.
Ce n’est pas facile d’être objectif au sujet de mes propres clichés, mais je pense que j’arrive à montrer la photogénie de ce sport. J’espère que j’arrive à faire passer un message aux gens en dehors du foot US, que je donne l’envie de venir voir de plus près les 3 disciplines. Si j’arrive à faire se déplacer les gens, c’est que mes clichés touchent, font passer un message, cela doit rester la priorité majeure pour tout photographe.
 
Si tu veux rajouter un petit mot, n’hésite pas…
Je désire dire un grand merci à M. le président Philippe Palos, pour sa grande confiance, et je tiens au mot «grande», à tous les bénévoles du club qui sont trop nombreux pour être tous cités, à tous les acteurs du club, aux membres du bureau des Ours, merci Benoit, Charles, Aïda, et Cédric avec qui je travaille en étroite collaboration, mais aussi à Brice, ainsi que toutes les personnes qui me permettent d’avoir de la visibilité dans notre sport, notamment les Thomas, ils se reconnaîtront sans oublier le corps arbitral et enfin à toutes les personnes qui aiment mon travail.
Ca peut ressembler à un au revoir ou à un adieu... Non, non, je vous rassure, je compte bien sévir encore un peu de temps sur la Sideline.